Loi Macron : Patrick Crespo a soumis les propositions de CER à un sénateur

Loi Macron : Patrick Crespo a soumis les propositions de CER à un sénateur

Le 13 mars dernier, Patrick Crespo a rencontré le sénateur Jean-Claude Requier, à sa permanence de Martel, dans le Lot, pour lui remettre trois propositions d’amendement à la loi Macron, via le document qui suit.

ARGUMENTAIRE à l'attention de monsieur le Sénateur REQUIER

Objet : préjudices causés aux professionnels de l'enseignement de la conduite automobile par certaines dispositions de la loi MACRON.

Auteur : Patrick CRESPO – Président national du réseau CER, premier réseau français regroupant plus de 500 auto-écoles, générant plus de 2000 emplois et présentant plus de 200 000 élèves aux permis de conduire.

Principales dispositions préjudiciables (article 8 et 9 du projet de loi) :

1) pré-évaluation en ligne : ce constat initial dématérialisé du niveau de l'élève pourrait, selon le projet de loi, se faire à distance a priori par des auto-écoles en ligne (sans locaux) aboutissant ainsi à d'évidentes dérives (crédibilité de l'évaluation, véritable niveau de l'élève, cohérence du forfait proposé...)

Proposition faite : confier cette pré-évaluation aux seuls professionnels de l'enseignement de la conduite disposant de locaux. Ils travaillent actuellement aux différents procédés de dématérialisation.

2) suppression du minimum de 20 heures de conduite : la très grande majorité des élèves n'atteignent le niveau requis pour envisager une réussite à l'examen de la conduite qu'au terme de 30 heures d'enseignement.
Cette mesure, qui vise la réduction du coût du permis, n'aboutira en réalité qu'à son augmentation sachant que de très nombreux candidats ayant choisi cette voie échoueront à l'examen (les inspecteurs n'ont pas vocation à faire preuve de mansuétude s'agissant de sécurité routière). Ils seront ainsi tenus de « prendre de nouvelles leçons de conduite » pour atteindre le niveau requis.
En outre, cette disposition offre une formidable opportunité de profit aux « vendeurs de rêve » sur internet qui, promettant l'impossible aux candidats, les conduiront à l'échec.

Proposition faite : conserver les 20 heures minimum.

3) Libéralisation sauvage de la profession sur le Web : l'absence de « garde-fou » pour encadrer l'enseignement de la conduite se traduira à court terme par une augmentation de l'insécurité routière.
Le futur enseignement piloté par internet (réservation des créneaux, véhicules de location, etc.) conduira à une relation très impersonnelle entre l'élève et le moniteur. Au-delà du niveau atteint par l'élève, la réussite actuelle à l'examen repose essentiellement sur le relationnel entre l'élève et le moniteur, sur l'expérience pédagogique de l'enseignant, sur le climat de confiance que seule propose une structure humaine ayant « pignon sur rue ».
D'autres dérives se feront jour (loueurs de véhicule à double-commande sans aucune formation spécifique ni même de permis de conduire, travail dissimulé comme les professionnels du co-voiturage, les VTC etc...) et, à terme, auront des conséquences néfastes sur la sécurité routière.

Proposition : maintenir l'obligation d'un local et la détention d'un diplôme pour enseigner la conduite.

En contrepartie, les écoles de conduite du réseau CER s'engagent à respecter « une charte  qualité » et à s'adapter à l'évolution de la société en dématérialisant certaines étapes de la formation. Elles garantissent également la même qualité d'enseignement pour amener le plus rapidement possible l'élève à la réussite.

Conclusion : un permis de conduire à un « soit disant bas-coût » est un leurre qui se traduit par  une préparation perfectible, par un ou plusieurs échecs à l'examen  et par la paupérisation de la profession des enseignants de la conduite.

Au final, l'objectif poursuivi d'une baisse du coût du permis de conduire se traduira  a contrario par son augmentation et une menace sérieuse sur les emplois actuels de moniteurs.

Patrick Crespo

 

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